La folia (en espagnol, «folie») est en grande vogue aux XVIIe et XVIIIe siècles. Le nom de ce genre instrumental vient d'une danse portugaise du XVIe siècle qui est introduite en Espagne par les vihuelistes. À l'origine vive, dynamique et animée ("folle"), cette danse voit son rythme s'assagir lors de sa diffusion dans le reste de l'Europe (Italie, France, Angleterre, etc.) au XVIIe siècle. La folia adopte une forme à peu près fixe au XVIIe siècle : un thème de seize mesures (à 3/2 ou 3/4) est le sujet de variations. Parmi les plus célèbres figurent celles de D'Anglebert pour clavecin (1689), de Corelli, qui en compose vingt-trois (La Follia, 1700) et l'utilise comme chaconne dans sa Sonate pour violon et continuo op. 5 no 12 (1700), de Jean-Sébastien Bach (dans la cantate BWV 212, 1742)
Marais écrit dans la Préface à son Deuxième Livre de Pièces de violes (1701) que ses 32 variations sur Les Folies d'Espagne peuvent être jouées à l'orgue, au théorbe, au luth, au clavecin, au violon et à la flûte. On ne faisait alors guère de différence entre l'œuvre originale et sa transcription, et les partitions étaient souvent données dans une instrumentation adaptée aux possibilités du lieu et du moment.