Instrument populaire par excellence, la vielle à roue fit au XVIIIe siècle une brève incursion dans le domaine de la musique classique avant de réintégrer le champ de la musique traditionnelle. En effet, vers 1720, elle bénéficia d'une sorte d'amnistie comme, du reste, plusieurs instruments qui acquirent, à cette époque, leurs lettres de noblesse, violon, hautbois, trompette, et s'immiscèrent peu à peu dans l'ensemble instrumental classique. À son tour, la vielle à roue apparaît, elle-aussi, dans le répertoire classique. Tout d'abord, sa sonorité se mêle discrètement aux autres instruments, apportant une petite note gentiment canaille au milieu de quelque divertissement de cour. Plus tard, l'instrument fit la conquête des classes plus aisées, voire même de l'aristocratie, et quelques compositeurs lui dédièrent des pages dont l'écriture n'a rien à envier à celles de leurs contemporaines pour flûte ou violon.